Spondylodiscite à Scedosporium apiospermum chez un patient immunocompétent : à propos d’un cas et revue de la littérature - 30/11/20
Resumen |
Introduction |
Scedosporium spp. sont des champignons filamenteux présents dans le sol, les eaux usées et stagnantes. Scedosporium apiospermum est responsable d’un large spectre d’infections allant d’une atteinte cutanée superficielle à une infection disséminée.
Observation |
Nous rapportons ici le cas d’un homme immunocompétent de 27 ans ayant développé une spondylodiscite à S. apiospermum associée à des lésions pulmonaires, ophtalmiques et cérébrales après une noyade. Le tableau a débuté par un syndrome de détresse respiratoire aiguë. De la fièvre est apparue après quelques semaines. Une hémoculture est revenue positive pour Ochrobactrum intermedium, germe Gram-négatif, proche de Brucella spp. Les prélèvements pulmonaires ont permis d’isoler Burkholderia cepacia. Il a alors bénéficié de plusieurs lignes d’antibiotiques. Peu de temps après, le patient a signalé des cervicalgies. L’IRM a révélé une spondylodiscite en C3–C4 avec épidurite antérieure et le scanner, la présence de micronodules pulmonaires diffus avec une lésion excavée du lobe supérieur droit, et un épanchement pleural homolatéral. Les hémocultures étaient négatives, de même que la recherche d’une tuberculose, les sérologies VIH, le VHC, VHB, Brucella sp., Bartonella sp., Coxiella burnetii et Aspergillus sp. Il n’y avait aucun argument échographique pour une endocardite. Une biopsie disco-vertébrale a été effectuée dont la culture fongique a permis d’isoler S. apiospermum. Le même champignon filamenteux a également été retrouvé dans les prélèvements bronchopulmonaires. Un traitement antifongique par voriconazole a été débuté, dont le taux sérique est resté infra-thérapeutique, malgré la majoration de la posologie. L’analyse génétique a révélé un profil hétérozygote CYP2C191*/1*7, conférant un phénotype de métaboliseur ultrarapide. Par conséquent, le traitement a été remplacé par du posaconazole. Aucune intervention chirurgicale n’a été nécessaire. Le patient a reçu un total de 6 mois de thérapie antifongique. L’évolution clinique a été favorable à la fin du traitement et 6 mois après, avec une résolution complète des symptômes.
Discussion |
Jusqu’à présent, 12 cas de spondylodiscites ont été décrits dans la littérature. L’étage lombaire était la localisation la plus fréquente. Plusieurs méthodes permettent de faire le diagnostic, mais la culture reste nécessaire pour les tests de susceptibilité, car Scedosporium spp. ont une susceptibilité limitée aux antifongiques actuels. Le prise en charge nécessite un traitement antifongique prolongé, souvent associée à une intervention chirurgicale. Une chirurgie a été nécessaire dans neuf cas décrits. La durée médiane du traitement était de 13 mois. Le voriconazole est l’antifongique le plus efficace contre S. apiospermum, et est actuellement recommandé comme thérapie de première ligne. Une immunodépression est un facteur de risque important d’infections disséminée, mais des cas chez des patients immunocompétents ont été signalés, classiquement dans un contexte de noyade. L’atteinte des poumons et du système nerveux central est fréquente dans ce contexte, alors que seulement 5 cas de spondylodiscites ont été décrits.
Conclusion |
La rareté de cette infection peut entraîner un retard de diagnostic qui doit être envisagé lorsque les cultures bactériennes sont négatives, en particulier après une noyade. Des localisations secondaires doivent être recherchées, notamment cérébrales.
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Vol 87 - N° S1
P. A216 - décembre 2020 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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